Le temps de Noël et des fêtes de fin d'année en famille et avec les amis est arrivé. Déjà 4 ans comme le soulignait Jeff, déjà 4 ans que Saab Automobile AB a déposé le bilan, déjà 6 ans que General Motors a déposé elle-même son bilan, avant d'être sauvée par le gouvernement américain - et de lâcher un grand nombre de ses marques... Le temps passe vite et n'importe qui comprend que si, pour cette marque atypique et tellement attachante, SAAB, la passion reste intacte, la vie continue; à moins d'avoir un spécialiste de la marque ou des copains pour aider à "bricoler", je comprends que beaucoup aient dû faire le choix d'une marque moins identitaire.
Mais si vous nous lisez encore, c'est que sans aucun doute, il reste une attente, un espoir, n'est-ce pas? Et vous avez raison. Cette impatience, tous ces commentaires que je lis, alimentent en réalité la vie de la marque Saab. Si un jour BMW a restauré Mini, c'est parce que l'image de marque était intacte et s'associa parfaitement avec un marché de niche qu'était la citadine chic. Si demain un groupe chinois tente de faire revenir Saab en Europe, ce sera certainement avec une technologie de pointe sur un marché de niche. Et le fait que la base d'acheteurs potentiels s'intéresse encore à l'avenir de la marque valorise en tant que telle le nom commercial.
Avec tout ce qui s'est passé dans l'industrie suédoise autour du constructeur Saab Automobile, moi-même j'ai dû prendre du recul... D'autres en ont fait les frais, je pense bien sûr d'abord au réseau. Plus que l'espoir de voir rapidement des nouvelles Saab, j'ai ouvert un vieux rêve personnel: l'aviation, je me suis dit qu'à défaut de nouvelles Saab (?), je volerai... Mais, dans dix ans, j'aimerais bien aller rejoindre mon coucou en Saab. Et je n'ai pas de préjugé défavorable contre l'électrique quand je vois une Tesla et quand je respire la pollution parisienne dans mon habitacle... Tout est possible, reste à savoir si la technologie du VE prendra un jour.
NEVS n'a véritablement sorti aucun nouveau modèle, aucune nouvelle plateforme en tous cas, et ce, depuis août 2012. L'investisseur phare (la ville de Qindao) a fait défaut et NEVS a dû se dépétrer avec ses créanciers. Ce volet est terminé mais, mais... leur business plan demeure. les fondateurs de NEVS croient qu'il y a un marché du VE en Chine et ils y croient d'autant plus que les aides financières dans cette direction sont lourdes et nombreuses dans un contexte de pollution record dans les villes industrielles chinoises.
Tesla Model X |
NEVS n'a véritablement sorti aucun nouveau modèle, aucune nouvelle plateforme en tous cas, et ce, depuis août 2012. L'investisseur phare (la ville de Qindao) a fait défaut et NEVS a dû se dépétrer avec ses créanciers. Ce volet est terminé mais, mais... leur business plan demeure. les fondateurs de NEVS croient qu'il y a un marché du VE en Chine et ils y croient d'autant plus que les aides financières dans cette direction sont lourdes et nombreuses dans un contexte de pollution record dans les villes industrielles chinoises.
Après que de nouveaux investisseurs chinois sont montés, dans des proportions et contre des apports non identifiés, au capital de NEVS, alors que nous espérions au printemps dernier qu'un géant indien sorte du bois, NEVS a finalement annoncé un partenariat avec le géant chinois DONGFENG, un autre avec la Turquie et puis - coup de théâtre, voilà qu'il y a quelques jours, le communiqué de presse tombe - on ne l'attendait plus : 150.000 voitures vendues. Une commande ferme? Un chiffre juste énorme, du jamais vu! Et pour NEVS, ce moustique qui entretient une usine- vestige quelque part dans un coin de Suède?...
Evidemment, défaut professionnel oblige, la question n'a pas tardé à surgir dans mon esprit:
Qui est PANDA New Energy (PNE)?L'info, encore un peu floue, tombe vendredi soir dernier sur P4Väst, la radio suédoise locale et me laisse sur ma faim:
Une société nommée Panda New Energy a été enregistrée dans la zone industrielle proche de Pékin le 14 Septembre de cette année et a été validée seulement le 16 Décembre. Selon le registre public de l'entreprise au Bureau de l'Industrie et du Commerce de Pékin, c'est une société de Conseil et d'Investissement qui serait derrière la toute nouvelle société Panda New Energy.Je relis ce soir le communiqué de presse de NEVS : "NEVS signe un accord de collaboration stratégique avec PANDA New Energy", un accord de collaboration stratégique! Pas une vente de 250.000 véhicules mais un accord de collaboration stratégique... avec une société toute nouvelle créée ad hoc qui louera les véhicules. Les mots ont un sens!
Quelle relation y a-t-il entre la société Panda New Energy, qui a signé des contrats d'approvisionnement avec NEVS pour fournir 150.000 voitures électriques d'ici 2020? Il pourrait s'agir du fondateur de NEVS lui-même, un certain Jiang Dalong plus connu sous le nom de Kai Johan Jiang.
(...) Le projet est de fournir des voitures électriques pour la location de voitures avec chauffeur un marché qui se développe rapidement actuellement en Chine.
Pendant ce temps, le gouvernement chinois a déclaré que le pays devrait préparer installations de recharge pour véhicules électriques à hauteur de 5 millions d'appareils d'ici 2020.
NEVS souhaite expérimenter son business plan et pour cela ambitionne de créer son propre marché en commençant par créer son propre écosystème: c'est plutôt gonflé et aux antipodes de la conception "swadienne" Produit/acheteur qui faisait la loi jusqu'à aujourd'hui dans l'automobile. Or, à mieux comprendre l'itinéraire des investisseurs et fondateurs de NEVS, cette philosophie "écosystème" est typique de leur culture d'entreprise. Certains entrevoient ici l'avenir du business model de l'automobile, façon "uberisation" du monde de l'automobile. Pour eux, dans un avenir pas si lointain, les constructeurs et les producteurs d'énergie seront les mêmes acteurs et l'automobile se rapprochera de plus en plus d'un bien de consommation courant et partagé dans des villes où les problèmes de circulation et de pollution éloigneront nécessairement l'idée du véhicule à moteur à combustible fossile et de la propriété de cet objet. Parmi le fondateur de NEVS il y a aussi un groupe produisant de l'électricité à partir de la biomasse (State Power Holding), il y aura peut-être demain un groupe (PANDA New Energy) qui commercialisera l'automobile version "e-Uber"...
... Bref, quoi qu'il en soit, nous aurions pu penser qu'il s'agissait, dans ce dernier communiqué de presse, à nouveau d'industrie automobile, de la renaissance d'un constructeur suédois mythique, etc. Comme on a pu le lire ici et là ("Saab pas encore mort"....). C'est bien possible!
Mais pour l'heure, c'est bien trop tôt pour en conclure ainsi: NEVS peaufine son business plan, veut attirer des investisseurs, mise plus sur les infrastructures du marché encore émergent concernant le VE (production d'électricité, de batterie, société de location avec chauffeurs) que sur le produit lui-même, la voiture. Question de priorité sans doute. Soyons patients. C'est l'Etat chinois qui financerait via ses banques publiques un contrat géant de leasing pour tenter d'activer le marché du VE sur son territoire via une start up dont le fondateur n'est ni plus ni moins le repreneur des actifs de Saab Automobile.
250.000 VE fabriqués sur une plateforme 9-3 adaptée. Quels seront les circuits de règlement? Pourquoi passer par NEVS plutôt que par GEELY par exemple? Pourquoi rien sur les futurs produits? Et le nom de marque Saab?... On a encore "quelques" questions!^^ Mais en cette fin d'année, je garde le sourire en me disant que, tout de même, il y a peut-être une bonne étoile sur la ville de Trollhättan. Malgré tout.
Demain je vais chausser les pneus hiver de ma belle 9-5, il était temps, même s'il fait encore doux. Le climat change imperceptiblement. Un signe? Une aurore pour les artisans de l'automobile au design suédois? Comment ne pas l'espérer en tous cas?...
Bon Noël à tous.