Le tout électrique produit par Saab à Trollhättan : est-ce bien raisonnable?
La semaine dernière, la nouvelle parue dans le journal de Trollhättan (TTELA), à propos de NEVS a fait grand bruit dans la saabosphère:
NEVS étudierait la possibilité de remettre en selle une 9-3 à moteur thermique alors que son business plan reste focalisé sur le VE (véhicule électrique). Quatre sites français en ont tout de même parlé :
Quentin d'Autoplus,
Frédéric du blogautomobile,
Mathieu Turel sur son sympathique blog Le Parisien En voiture et le
site de news de Yahoo.
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Des rumeurs sur une possible remise en série de la Saab 9-3 à moteur thermique |
NEVS a révélé interroger très sérieusement les anciens fournisseurs de Saab et d'autres dans l'idée de relancer la production en série des 9-3 de dernière génération (2012).
Avant de se demander "mais comment est-ce possible?", peut-être faut-il comprendre pourquoi mais surtout ne pas passer à côté de l'essentiel du business plan de NEVS et ce, même au risque qu'il ne "nous convienne" pas. A un moment donné, il faut voir la réalité en face, d'où part NEVS, ce que veut faire NEVS avec Saab et son ambition en tant qu'investisseur.
1) Avant NEVS, Saab Automobile n'existait plus
Ou seulement par:
- le petit million de Saab circulant encore sur les routes du monde;
- ce qui reste du réseau de réparateurs (plus d'une cinquantaine en France par exemple)
- la société Saab Automobile Parts AB qui est désormais bien établie
- les anciens employés de Saab qui sont la mémoire technique des 65 années d'histoire du constructeur.
A part ça, la marque Saab, le constructeur Saab était... mort.
D E A D. Et les distributeurs ont tous changé leur showroom.
2) Un consortium issu d'un groupe chinois dédié à la production d'énergies renouvelables et à la R et D dans le VE saisit l'opportunité des actifs de Saab en liquidation et les rachète: il s'appelle NEVS. Jusque là, Saab Automobile était encore une marque morte
3) NEVS est donc un "nouveau constructeur" qui part néanmoins sur les acquis très précieux de Saab : essentiellement l'ingénierie (le personnel qualifié avant tout) dans la production de voitures, des licences technologiques, un complexe industriel et une image de marque forte. En gros, 5 ans de gagnés minimum par rapport à un nouveau constructeur qui repartirait de zéro.
4) Contexte européen. Je vous la fais courte : crise européenne, hyper concurrence de l'automobile, peu de perspectives de relance avant 3 ans, crise du pétrole, des marques automobiles tomberont encore dans les 3 prochaines années. Sauf à jouer chez les coréens (on verra dans 3 ans si la mode coréenne est encore rentable et de long terme), si vous êtes distributeur auto, vous tirez la langue et vous savez que l'année prochaine va pas être mieux.
A partir de là, on peut croire au Père Noël, mais la réalité est celle-là. Elle est inacceptable peut-être mais elle est là : Saab version "GM/Spyker" n'avait plus de futur en terme de
rentabilité industrielle à moins d'un programme d'investissement massif. Les voitures Saab telles que nous les avons connues sur les 10 dernières années n'avaient plus d'avenir en terme de rentabilité pour son constructeur en Europe et aux Etats-Unis. Inutile de revenir sur les erreurs stratégiques passées, sur le virage chinois manqué en 2011, etc. Le mal a été fait. La seule base de 80.000 aficionados dans le monde ne suffit pas pour qu'un constructeur automobile puisse être rentable sur le segment et le marché sur lesquel SAAB se trouvait fin 2011.
Parlant de stratégie, il faut comprendre A PARTIR DE LA SITUATION de Saab post 2011 quelle est la stratégie de NEVS. Et a priori, ils ne comptent pas refaire les erreurs de GM ou de Spyker. Ils comptent donc bien gagner de l'argent rapidement pour pouvoir se développer.
Mattias BERGMAN, vice-président de NEVS, a été aussi éloquent qu'il le pouvait sur l'avenir de Saab envisagé par NEVS et il s'en explique on-ne-plus clairement, ayant bien à l'esprit le contexte ci-dessus.
I
Interview donnée le 12 octobre 2012 au Musée Saab
lors de la fête d'Octobre organisée par Saabsunited.
La politique de communication de
NEVS
Notre politique de communication sera différente de celle de nos prédécesseurs Nous dirons ce que nous avons fait, ce que nous faisons à l'instant présent.
Nous n'allons pas donner beaucoup de promesses pour le futur. Ainsi, nous avons actuellement plus d'une centaine de salariés travaillant pour nous. Nous savons qu'il y en aura plus d'ici la fin de l'année mais nous vous en informerons... à la fin de l'année.
Nous vous informerons quand nous signerons les contrats. Et pendant presque un an, nous serons hors des radars. Mais pendant ce temps, nous aurons un dialogue direct avec les liquidateurs de Saab, avec le gouvernement, avec les fournisseurs, avec ceux qui sont importants pour nous. Nous voulons nous concentrer sur nos objectifs et le temps pour accomplir notre business plan.
(…)
J'ai été contacté par Kai Johan Jiang (dirigeant de National Modern Energy Holding ltd) en 2011 pour évaluer et coordonner les aspects juridiques, financiers et économiques en vue du rachat de Saab avant même donc la faillite officielle. Nous avons signé en juin le protocole de rachat des actifs qui est devenu définitif le 31 août dernier. Nous sommes donc propriétaires de Saab depuis 5 semaines [2 mois à ce jour].
Pourquoi la Suède, Trollhättan ?
Tout d'abord nous avons racheté un complexe industriel de classe mondiale. Dans notre équipe d'ingénieurs, nous avons des anciens de Toyota qui nous l'ont confirmé que cet outil industriel est parmi les plus performants du monde.
Les autres actifs
Nous avons 100% des murs, des installations, des outils de production, des laboratoires et centre de tests. Nous avons racheté les droits de la 9-3 2012 et nous avons 100% des droits de la plateforme PhoeniX, sachant que seulement 20% ont été cédés à Youngman en licence non exclusive. [à noter car cela diffère de ce que j'ai écrit dans le post 2]. Nous avons les droits sur le nom de marque « Saab ». Jusqu'en 2009, Saab était la première marque mondiale en terme de fidélité de la clientèle. Plus de 100 clubs sont dédiés à la marque Saab... Nous ne voulions pas des licences 9-4X et 9-5 car ces voitures sont trop lourdes pour la technologie électrique.
L'actionnaire chinois
Monsieur Kai Johan Jiang détient actuellement 25 usines de production d'électricité par biomasse qu'il vend à une société nationale chinoise qui détient 25% de ses sociétés en retour. Il a reçu l'autorisation de doubler sa production pour les années à venir. Pour donner un ordre d'idée du volume d'échange de son industrie, chaque année, plus d'un milliard de dollars sont réglées cash pour payer les agriculteurs qui vendent leurs déchets verts.
La vision de NEVS
C'est de fabriquer à nouveau des Saab, une production concentrée sur les voitures électriques pour le marché mondial et nous le ferons en combinant 3 angles d'attaques:
- Le premier, c'est le complexe industriel de Trollhättan.
- Ensuite, nous ajouterons de la technologie d'origine japonaise pour les motorisations électriques mais aussi pour des matériaux nouveaux destinés à réduire le poids du véhicule – à terme jusqu'à 50% de son poids actuel – en gardant les mêmes qualités en terme de sécurité.
- Enfin, le troisième élément est le rôle de la Chine, pas seulement parce que c'est actuellement le premier marché de l'automobile mais parce que lorsque la Chine a fixé un objectif qui est l'électricité, cela se fera et cela deviendra un standard mondial rapidement dans quelques années.
L'historique de Saab
Saab a un lourd héritage dans le design et l'innovation. Au-delà du nom de marque, Saab a une expérience de qualité de production que l'on met des années pour y parvenir si on créée une nouvelle industrie automobile à partir de rien.
La cible de NEVS
C'est le marché du véhicule électrique. Certains disent : « vous êtes fous, ce n'est pas un marché attractif : en Suède, à peine quelques centaines de VE (voitures électriques) vendues. » Or tous les constructeurs sont d'accords : ce marché va grandir. La question est : quand le marché du VE sera-t-il rentable ? En 2015 ou en 2020 ? En Chine, le pouvoir politique reste prédominant pour les grandes orientations et l'objectif chinois est 1000.000 de VE vendus en 2014 en Chine.
La Chine
Nous aurons un marché mondial mais la Chine reste notre priorité. Avec un taux de croissance de 8% aujourd'hui seulement 5,8% des chinois ont une voiture quand les américains possédant une auto sont plus de 80%. (78.000.000 de voitures en Chine contre 240.000.000 aux USA). [La Chine a donc 4 fois moins de voitures pour une population 4 fois plus importante mais un PIB par habitant 6 fois inférieur à celui des USA]. En 2020, il y aura selon les projections 200.000.000 de voitures en Chine (le volume aura donc presque triplé) soit 10% de VE. Le marché des VE est estimé à 20.000.000 de VE en Chine dans les 8 prochaines années.
Aujourd'hui la Chine consomme 8 millions de barils de pétrole par jour. Si le marché de l'automobile était aussi développé qu'il est aux Etats-Unis, la capacité journalière mondiale de production de pétrole ne serait pas suffisante pour fournir la Chine! Ce n'est donc pas une option pour la Chine, ce n'est pas une option pour l'Inde, pour aucun des grands marchés émergents que nous connaissons. Il y a ici un enjeu géostratégique capital pour ces pays. La Chine est donc tournée vers les alternatives à l’énergie fossile.
Les infrastructures nécessaires pour le VE
Pour promouvoir le véhicule électrique, nous avons besoin d'infrastructures. 90% des conducteurs ne roulent pas plus de 100 km par jour. Pour ces personnes, elles rechargeront leurs VE chez elles à la maison. Mais il y aura aussi des stations de recharges rapides ("swap station") où vous pourrez charger entre 30 minutes (70% de la charge totale) et une heure. L'inconvénient de ce procédé est la réduction de la vie de la batterie. Or, la semaine dernière, j'étais en Chine et je suis allé dans une station de rechange pour les bus : un robot retire la batterie et vous la remplace par une autre en 3 minutes ! Tout ceci est regardé de très près par les compagnies d'énergie. Ces batteries seront rechargées la nuit pour éviter les surconsommations. Les compagnies d'électricité seront donc intéressées pour rentabiliser et investir sur ces infrastructures. La société chinoise d'énergie va construire prochainement 2300 stations de recharges. Ça, c'est le point de départ.
SAAB Projet « EV 1 »
Elle sera basée sur la plateforme 9-3 (Epsilon I) mais portera un autre nom. Elle aura une nouvelle motorisation électrique principalement d'origine japonaise et nous verrons vraiment un nouveau restylage extérieur et intérieur et nous verrons qu'il s'agit bien d'une nouvelle voiture. Nous la lancerons dans 18 mois. C'est très très court car nous devons recréer le réseau de fournisseurs. Mais c'est notre défi. Les pièces d'origine GM comme l'infotainment seront remplacées. D'autres composants GM pourront être négociés ou remplacés également.
SAAB Projet « EV 2 »
Dans les 6 mois qui viennent, nous ne nous préoccuperons pas de la deuxième plateforme. Quand nous verrons que nous serons dans les clous pour EV 1, nous commencerons alors à penser à la deuxième plateforme, PhoeniX. Il y sera introduit des nouveaux matériaux d'origine japonaise – carbone – mais rien ne sera produit tant que tout ne sera pas testé, sécurisé, et ce, afin de préserver notre image de marque.
Les volumes de production
Trollhättan a une capacité de 190.000 voitures par an et nous avons l'intention de l'utiliser à 100%. Nous serons le premier constructeur de masse spécialisé dans le VE premium. Tesla Motors existe mais ce n'est pas un constructeur de grandes séries. Nous serons un constructeur de produits premium mais pour des volumes plus grands et à terme avec des coûts de production très bas.
Les ambitions à court terme (avant 2014)
Nous souhaitons bien sûr utliser nos actifs et pas seulement pour mettre nos installation à la disposition pour Saab Automobile Parts mais aussi pour d'autres sociétés qui utilisent déjà nos laboratoires, nos ateliers de presse, de peinture, etc.
Il ne s'agit pas ici de faire rentrer du cash mais de pouvoir embaucher rapidement plus de personnes, faire revenir ces anciens employés et ingénieurs dont Saab aura besoin pour préserver la qualité de la production de série dans 18 mois.
La clef de la réussite n'est pas dans les licences ! Mais dans la qualité des ingénieurs Saab. Ainsi utiliser les installations pour des tiers nous permet de préserver nos ressources humaines fondamentales pour notre business plan et rentabiliser la qualité des produits à venir.
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Mattias BERGMAN, vice-président de NEVS |
Questions:
Des voitures thermiques pourraient être produites ?
- Notre objectif est concentré sur la production de VE.
Est-ce que la technologie des batteries sera nouvelle ou pas ?
- Pour le premier modèle, c'est une technologie importée ; pour le second, ce sera une autre technologie pour laquelle nous avons déjà des droits.
Est-ce que la prochaine Saab pourra rivaliser avec Tesla en termes de performances ?
- J'espère que ce sera le cas mais nous sommes conscients que 3,5 sec de 0 à 100km ne sont pas forcément ce que cherchent les consommateurs.
Dans des magazines circulent des rumeurs qui disent : « si NEVS était approchée par des tierces parties, des fournisseurs de motorisations thermiques par exemple, la porte serait toujours fermée »
- Aucune porte n'est fermée. Nous avons cette priorité dans notre businessplan sur la technologie VE mais aucune porte n'est fermée pour des options différentes si nous trouvons que cela est rentable pour nous. Nous ne fermons aucune porte à la technologie hybride.
La concurrence en Europe est forte et ne doit pas voir votre implantation comme la bienvenue.
- Ici il n'y a encore aucune infrastructure. En Chine ce n'est pas le cas et le plan du gouvernement est très ambitieux ; la demande et les infrastructures viendra aussi ici sur les petits marchés mais avec un décalage. Le marché chinois nous suffit pour rentabiliser notre business plan à court terme dès que nous aurons lancé EV1. Notre marché sera des gros volumes là-bas, pas des commandes de particuliers. Nos clients seront en priorité des compagnies d'énergie (c'est elle qui gèreront les infrastructures). 80% de notre production en 2014 se fera à destination de la Chine. Dans un deuxième temps, nous traiterons la demande de particuliers.
Votre premier client sera la compagnie nationale d'énergie chinoise. Sont-ils intéressés par une qualité « premium »
- Absolument, et cela se mesurera sur les caractéristiques du véhicule aussi bien que sur la sécurité et la qualité de fabrication. Nombre d'équipementiers locaux en Chine vendent des VE mais de faible qualité.
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Ce que j'en retiens :
- Priorité absolue : production de VE pour la Chine d'abord clairement identifié comme le seul marché rentable avec certitude. 20% de la production en 2014 sera destinée aux autres marchés.
- Il n'a pas été posé la question des coûts de production pour un produit exporté vers la Chine. J'ai dEs informations "off" qui me confirment qu'une usine de production existe déjà en Chine et appartient au groupe chinois actionnaire de NEVS. Rien n'est dit à ce sujet pour des raisons de secret industriel à mon avis mais je suis certain que NEVS relocalisera sa production à destination chinoise une fois que la technologie de la production sera maîtrisée.
- L'Europe et les Etats-Unis ne sont pas la priorité pour NEVS, dans l'immédiat (ou "officiellement" disent certains amis saabistes).
- La production s'adressera en priorité aux compagnies d'énergies qui gérent les infrastructures en Chine. Le modèle économique (infrastructures investies par les Cies d'énergie) devrait suivre chez nous dans quelques années. La vente à particuliers n'est pas envisagée pour l'instant. C'est a priori une mauvaise nouvelle pour le réseau qui pensait éventuellement à une nouvelle distribution de la marque avant 2016 (date à laquelle NEVS envisage EV2 et une globalisation graduée de ses marchés)
- Les rumeurs sur une possible remise en production de 9-3 sont fondées mais l'issue est inconnue. L'objectif de NEVS reste le VE, la remise en production ne les intéresse que pour rentabiliser coûts sociaux des réembauches des anciens employés qualifiés dont l'expérience sera indispensable pour assurer une production de qualité. Plus d'une centaine d'emplois déjà pourvus. Le recrutement continue.
- L'intérêt de tierces parties est certain. Mahindra reste dans la partie selon mes informations. Le savoir-faire des ingénieurs : ils sont techniquement capables de faire une 9-5 sans composants GM. Ceci dit, il faut distinguer ce qui est techniquement possible et ce qui est financièrement rentable pour NEVS.
- Le marché du VE chinois d'ici à 2020 sera de 20.000.000 de VE. Avec 10% de ce marché facilement atteignable, NEVS produirait 2.000.000 de VE d'ici 2020.
- NEVS sera le premier constructeur de masse (contrairement à ce qu'est TESLAMOTORS) dédié au VE. Leur avance dans le temps et l'expérience des infrastructures pourra à terme leur donner une longueur d'avance sur les autres constructeurs généralistes actuels
- La technologie hybride (d'une tierce partie) n'est pas non plus exclue par NEVS.
- EV 2 sur plateforme phoenix pas avant 2016 vraisemblablement, sauf nouvelle alliance
- NEVS est propriétaires des actifs de Saab depuis seulement fin août, soit 2 mois. On peut pas leur demander tout, tout de suite... Patience.
Mais bien garder à l'esprit l'objectif principal de NEVS:
1° rentabiliser son investissement d'une marque, de licences et d'un savoir-faire de classe mondiale à Trollhättan
2° sur le marché chinois du VE.
Add./ Est-ce que nous verrons un jour des Saab "nouvelle génération" dans nos rues françaises?
A la relecture des informations que nous avons - et je crois que j'ai vraiment retracé l'essentiel - je n'ai aucun élément raisonnable (businessplan présenté, conjoncture, marché, concurrence) pour y répondre positivement, je suis désolé de vous laisser sur votre faim sur ce point.
Je laisse cette porte ouverte à NEVS tant que je pourrai rouler quotidiennement avec ma Saab du-moins. Je mentirais néanmoins si je vous disais que je n'avais pas de doute ; d'autres en ont moins que moi à ce sujet. Au-delà des éléments techniques (temps nécessaire pour faire une chaîne de fournisseurs, pour élaborer et tester puis homologuer une voiture), il y a justement la politique de communication de NEVS : si NEVS entendait rapidement s'adresser au marché européen, son intérêt serait de maintenir une politique de communication offensive pour garder un réseau et une clientèle potentiels... Fin mai 2013, nous en saurons plus à ce sujet. [MàJ 10/11]
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Lire aussi :
- Où en sommes-nous? partie 1
- Où en sommes-nous? partie 2