lundi 24 août 2015

"Saab (n') est (PAS) mort"

"Saab est mort". Vous avez dû le lire quelques dizaines de fois la semaine dernière, grâce à l'AFP. Et non, je ne "linkerai" pas ici certains blogueurs auto qui, une nouvelle fois, se sont fait plaisir accusant ici les saabistes (il faut le lire pour le croire!) de "pleurer leur mort" sans avoir fait autre chose que de manifester contre General Motors (il faut dire que cette manifestation était sans précédent)...

Depuis le temps que ces "roitelets du buzz", qui essayent de vivre de leur blog (ce qui n'est pas une excuse), ont célébré ou fait semblant de déplorer que "Saab est mort", il nous vient forcément une question:

- COMBIEN DE VIES A ENCORE SAAB AVANT DE DISPARAÎTRE?!^^

Si le destin de Saab s'apparente à ce que certains ont appelé une "roverisation", force est de constater que toutes ces morts titrées par la presse (suédoise en tête) font de Saab, une sorte de "vampire" quià cause des "méchants saabistes" (source:Frédéric) n'a pu recevoir de GM le salutaire coup de poignard au coeur pour l'achever et désormais hante l'esprit des blogueurs auto et autres "journalistes-ou-qui-prétendent-l'être"!

Alors, heureusement il y a Reuters (désolé les gars de l'AFP mais depuis 5 ans que je suis l'actualité du constructeur suédois, vous m'avez tout le temps à obliger à corriger vos erreurs sinon vos interprétations. Normal que je devienne caustique).

Et puis il y a aussi ceux qui vérifient leurs sources d'informations à plusieurs fois.

Il y a enfin ceux qui suivent le parcours des décideurs autour de Saab et qui comprennent ce qui est logique et ce qui l'est moins, avec un peu de bon sens, même sans information excessive, on peut arriver à se forger une opinion sans raconter n'importe quoi.

Le nom de Saab est-il en soi le vrai problème du moment?
Si je pose la question, c'est que probablement que non! Je repose la question autrement: si demain on vous présente une nouvelle gamme de voitures, élaborée par les ingénieurs suédois avec les codes de la marque Saab mais commercialisés sous le nom de marque "Griffin", est-ce pour vous plus ou moins important que d'avoir des voitures ordinaires bas de gamme qui seraient importées de Chine sous le nom de Saab?
Bon, si vous avez suivi jusque là, du coup, vous allez bien pouvoir vous rendre compte que le problème n'est pas en réalité à ce sujet... Sauf? Sauf pour l'AFP qui en a conclu la semaine dernière que, faute de communication de NEVS sur le sujet, il fallait en conclure qu'aucune Saab ne seraient plus commercialisées.

On peut douter pour tout un tas de raison de l'avenir du constructeur suédois (déjà évoquées plusieurs fois ici). Mais le nom de Saab n'est pas en soi le problème.

Par ailleurs, est-ce que quelqu'un d'entre vous a relevé que si MAHINDRA ne s'est plus montré intéressé pour entrer au capital de NEVS, de fait DONGFENG et NEVS n'ont pas conclu d'accord autre que des accords de coopérations économiques et commerciales. DONGFENG n'est pas au capital de NEVS et il n'y a pas encore d'accord - s'il devait en avoir un - et aucun info n'a été sous-entendu à ce sujet.

Comme le dit très bien notre ami Tom de SAABBLOG.NET dans son bel article que je ne saurais trop vous recommander de lire (en anglais) ICI, l'info sur la coopération avec DONGFENG n'était pas nouvelle du tout puisque NEVS sans le nommer (mais la saabosphère - dont nous sommes - s'en charge depuis plus de 6 mois) a toujours parlé de 2 volets:
- l'un concernant l'entrée au capital de sa société
- l'autre des liens de synergies avec un grand constructeur asiatique.

Sur l'utilisation de la licence "Saab", nous savions - pour ceux qui suivent saablog-in en tous cas - que le contrat avec Saab AB a été terminé de facto par la procédure de Redressement 2014 de NEVS (qui s'est finie en Mai dernier).

Est-ce que Saab AB, le groupe de Défense et de Sécurité, a refusé quoi que ce soit?
- NON. Car tout simplement NEVS n'est pas en pourparlers. Et c'est très logique tant qu'ils n'ont pas élaboré un business plan sérieux avec des moyens sérieux pour construire une gamme sérieuse. Je ne vois pas NEVS revenir vers SAAB AB avant un à deux an pour négocier ce nom de marque car, à ce stade, ce n'est plus d'actualité.
"[l'utilisation de la licence de marque "SAAB"] est une question dont nous ne parlons pas avec Saab AB, affirme le directeur des communications", Mikael Östlund (P4Väst)
Pourquoi l'AFP s'est-elle autorisée à sur-interprêter un non-évenèment? La réponse concernant cette absence de dialogue est pourtant évidente. Saab AB a bien d'autres préoccupations. NEVS sait qu'ils ne pourront pas présenter un dossier sérieux à Saab AB tant qu'ils n'auront pas un business plan et des moyens qui tiennent la route.
"Un plan d'affaires révisé est en cours et sera présenté à l'automne, même plusieurs accords avec de nouveaux partenaires sont attendus, dit M. Bergman à TTELA lundi dernier.
Dans l'immédiat, NEVS prévoit le recrutement d'une centaine de personnes à l'usine de Trollhättan. On n'est pas encore en train de fermer les portes quoi!

Comme ajoute Tom de Saabblog.net, cité plus haut, il est "intéressant d'observer qu'aucune des deux sociétés NEVS ou SAAB AB n'a communiqué sur le sujet". Et pourtant P4Väst et AFP réussissent à glonfler un ballon de baudruche à partir de rien.

TTELA qui a souhaité avoir l'avis d'un représentant de SAAB AB a fait un travail de journalisme. Et voilà le fin mot de cette tempête médiatique:
"Nous ne consacrons pas d'énergie à la question [de la licence de marque Saab] et nous n'avons pris aucune décision à ce sujet. Nous parlons d'avions, de sous-marins et nous prenons des décisions sur nos affaires courantes" a dit Sebastian Carlsson, représentant médias de SAAB AB
"Est-ce qu'il est possible que NEVS puisse avoir un jour l'utilisation de licence de marque Saab à nouveau? - Ceci est vraiment une question hypothétique et je ne répondrai pas ce genre de questions."
Autrement dit on laissera aux spéculateurs de l'AFP le soin de spéculer sur le sujet pendant que d'autres réfléchissent plus intelligemment sur le fond.

On peut s'interroger légitimement sur la côté décalé de nos Saab qui rendent ce constructeur peut-être trop exotique pour les investisseurs dans une industrie automobile hautement standardisée et au businessmodel reposant sur des volumes de ventes élevés comme jamais.. On peut s'interroger sur la compatibilité de l'électrique (VE) avec l'identité de la marque Saab (voiture plaisir tout de même). On peut s'interroger enfin sur la pérennité financière du microscopique repreneur des actifs de NEVS sans la protection financière d'un très grand. Mais le nom de marque est vraiment, encore une fois, un débat qui n'existe pas et qui n'a plus de raison d'être à ce stade.

Quand au fond, à ce qu'est une marque. Il est paradoxalement rassurant de voir toutes ces morts de Saab titrées par les médias presque tous les 2 ans depuis 2008! Cela démontre que contrairement à Rover, Saab fait encore parler. Et cela m'amène à dire une évidence: tant que nous roulerons en Saab et que nous parlerons de Saab, la marque Saab de fait continuera d'exister et aura une valeur.

Tant que nos prochaines voitures seront des Saab et tant que Frédéric (il se reconnaîtra) et l'AFP continueront de titrer: "Saab est mort", c'est que la marque Saab sera bien vivante!


samedi 22 août 2015

GWS at Castle Combe

Le club Saab du grand ouest Anglais organisait aujourd'hui sa traditionnelle journée sur le magnifique circuit de Castle Combe!

Une journée magnifique qui m'a personnellement fait grand bien et qui a démontré une fois de plus que l'esprit Saab est toujours bien vivant...et que les Saabistes sont formidables!




mardi 18 août 2015

Au nom de Saab [Edito]

Et tout d'abord pourquoi l'AFP (l'Agence France Presse) s'autorise-t-elle aujourd'hui à faire écrire à ses centaines de journaux français en ligne partenaires que "c'est la fin de Saab"?

Est-ce notoirement le néant commercial (réseau Saab limité au SAV, panneaux quasiment tous descendus, véhicules neufs "collector") dans lequel se trouve NEVS, le repreneur chinois des actifs du groupe Saab Automobile (ex-Spyker, ex-GM), depuis octobre 2012?

Est-ce la procédure de "redressement judiciaire" qui n'a que trop duré et qui s'est achevée finalement en Mai dernier dans le silence remarquable de l'espéré Mahindra?

Est-ce l'absence de business plan digne d'un constructeur automobile? Est-ce le caractère jugé exotique d'un plan de développement axé sur un marché non rentable à ce jour, le véhicule électrique?

Est-ce à cause des évidents transferts de technologie autour desquels se tissent les liens de "partenariat" chinois de NEVS qui n'a de suédois que la centaine d'employés qui travaillent pour elle et les murs d'une usine et d'un centre de R et D, anciennement à la pointe de la technologie?

Est-ce finalement, comme le prétend l'AFP qui tire sa source d'un journal peu intellectuel et fiable s'il en est, SVD.SE, l'absence d'implication du groupe aéronautique Saab AB, qui ne voudrait pas ou n'aurait pas été contacté par NEVS (choisissez la version la moins pessimiste qui vous plaît) au sujet de l'utilisation de la licence de marque "SAAB" ?

Au nom de Saab Automobile et de l'héritage reçu de tous ceux qui ont eu le privilège - grisant, j'ose le dire - de travailler pour le développement des voitures originales avec lesquelles nous voyageons encore (et non cela ne se limite de loin pas à la 900, seule Saab visiblement connue de l'AFP), il ne me semble pas possible de tirer une conclusion aussi définitive que celle "vendue" par l'AFP pour son "micro-buzz-auto" du jour.
Cela n'a en réalité plus aucun sens de conclure cela, maintenant, alors que cela fait bien 3 ans que quasiment rien (sauf quelques 9-3 aux sièges "bizzares" :D) ne sort d'usine à part les pièces détachées pour le compte d'ORIO AB la société de SAV nationalisée après la faillite du constructeur en 2010. Depuis la vente forcée de Saab à Spyker par General Motors, avec un contrat qui rendait impossible toute cession postérieure, la messe est dite, rien de pire ne pouvait vraiment arriver, encore moins après l'échec inévitable de Spyker.

Le rachat de certains actifs par NEVS pouvait laisser espérer une suite mais les faits évoqués brièvement ci-dessus ont progressivement endormi, chez moi du-moins, tout espoir sérieux de revoir un produit de la marque Saab commercialisée en France avant 2020. Si l'histoire de Saab s'est donc apparentée in fine à celle de Rover, la volonté et je dirais même la naïveté de Spyker et NEVS ont été jusque-là sincères (et catastrophiques) mais les moyens inexistants. Dongfeng est le premier nom de groupe financièrement solide qui vient sur le tapis depuis la mise en faillite de Saab (et de GM) en 2009.

Mon espoir est qu'un "grand" comprenne la force et l'histoire de cette marque, telle BMW avec Mini. Certains évoquent encore un indien ici, d'autres que Saab AB n'aurait pas d'objection de fonds sur la licence d'utilisation, d'autres enfin que tout reste possible... Dans la conjoncture mondiale, le marché de remplacement occidental et le marché de développement chinois ne laisse pas de place à beaucoup d'options. Au fond le V.E. est encore une forme d'audace pour Trollhättan car tout est à construire sur ce marché encore embryonnaire. L'enthousiasme est toujours là chez NEVS. Je leur souhaite une belle réussite et leur assure ma fidélité de coeur pour les efforts qu'ils accompliront pour que la marque Saab Automobile rayonne sur nos routes et que notre sourire de conducteur, lui, reste intact.



lundi 17 août 2015

NEVS et 神龙汽车有限公司 (Dongfeng) s'unissent dans une coopération stratégique de long terme [Communiqué de Presse]


National Electric Vehicle Sweden AB (Nevs) et Dongfeng Motor Corporation (Dongfeng) ont signé un accord de coopération stratégique le 17 Août 2015 en vue de réaliser des synergies industrielles mondiales. 

Nevs a déjà commencé à travailler avec Dongfeng depuis Juillet 2015 sur des projets complets de développement de voiture pour améliorer la force technique de Dongfeng et améliorer la propre capacité de développement de Nevs. Désormais, les deux parties ont convenu d'élargir leur coopération technique à d'autres secteurs d'activité tels que les achats et le réseau de distribution mondiaux. 

Dongfeng a formé plusieurs partenariats stratégiques de long terme avec d'autres grands constructeurs automobiles internationaux, notamment Volvo AB et a acquis [en 2014] 14% du capital de PSA [Peugeot-Citroën, NDLR]. Dongfeng Motor, avec plusieurs coentreprises en Chine, y compris Peugeot, Citroën, Renault, Nissan, Infiniti, Honda et Kia, est l'un des plus grands constructeurs automobiles du monde, avec une production annuelle de plus de 3,83 millions d'unités en 2014 et 1,83 million dans la première moitié de 2015. Une alliance de long terme et stable avec Dongfeng est d'une grande importance pour Nevs d'atteindre son opportunité d'affaires. 

Selon l'accord, Dongfeng soutiendra Nevs dans la production des nouvelles voitures électrique et la R & D à Tianjin ainsi que dans l'accroissement du chiffre d'affaire ventes et prestations de Nevs grâce au soutien du réseau de concessionnaires de Dongfeng. Dongfeng soutiendra également Nevs dans la production de masse du véhicule d'énergie renouvelable. 

Nevs soutiendra Dongfeng pour que les marques du groupe chinois puissent respecter les règlementations et les spécifications techniques des marchés occidentaux et aidera DFM à développer les marchés importants en Europe et en Amérique du Nord. 

"Dongfeng est l'un des principaux constructeurs de voitures dans le monde. Grâce à cette coopération, Nevs sera en mesure de créer des synergies industrielles, de partager les coûts de développement, d'élargir les bases de fournisseurs en vue d'accroître la compétitivité globale de nos propres produits futurs. Cette coopération est l'une des étapes pour Nevs pour passer en tête dans l'industrie automobile, en se concentrant sur les véhicules électriques", a déclaré M. Mattias Bergman, président de Nevs. 

DFM, Brève présentation.
Dongfeng Motor Corporation (DFM) est le troisième plus grand groupe constructeur en Chine, de capitaux publics, dont le siège est à Wuhan, dans la province du Hubei. 
En Décembre 2014, DFM avait un effectif total de 176.000 employés à temps plein. DFM est connecté avec une variété de constructeurs internationaux et produit une large gamme de produits étrangers pour le marché chinois, y compris ceux de Peugeot, Citroën, Renault, Honda, Kia, Nissan et Infiniti. La production totale en 2014 était de 3,83 millions d'unités ayant des revenus de 483 milliards de RMB [env. 68 Mds d'€]. En 2012, DFM a acquis 70% de T Engineering, une société d'ingénierie basée Trollhättan et un spin-off de Saab Automobile Powertrain, comme leur premier centre de R & D à l'étranger. En 2014, DFG est devenu l'actionnaire de 14% de PSA Peugeot Citroën. DFM est répertorié comme No.113 dans le classement mondial "Fortune 500".